Plantés trop serrés il y a quarante ans, les peupliers du parc n’ont pas eu assez de place pour s’étoffer. Alors, quand le vent souffle, ils tombent. Soucieuse de limiter les risques, la municipalité de Coudekerque-Branche a fait abattre 150 arbres malades et vient d’attaquer le reboisement de la parcelle.

Poumon de 33 hectares au sein d’un croissant vert de 250 hectares, le parc d’agglomération du Fort-Louis a été planté il y a quarante ans. À l’époque, l’environnement avait moins le vent en poupe qu’aujourd’hui. Du coup, les peupliers, peu coûteux, ont été plantés en masse et sans l’écart nécessaire à leur épanouissement. Bref une monotonie qui n’incite pas les pinsons à nicher dans le coin. Mais bientôt, les insectes, bêtes à plumes et de tout poil pourraient bientôt se presser dans la haie champêtre du parc. Si, si.

La semaine dernière, une partie des peupliers ont été désouchés et broyés. Et depuis lundi, d’autres arbres sont plantés. « Ils ont entre 25 et 30 ans. Il y en a trente essences, majoritairement du nord de l’Europe et donc bien acclimatées », annonce David Aernouts, directeur du pôle environnement et développement durable de la ville de Coudekerque-Branche. Jusqu’à maintenant, le parc en comptait 35. Au final, 100 nouveaux arbres se partageront la surface d’un hectare auparavant squattée par les 150 peupliers abattus.

 

Un paysage évolutif

Les essences et leur disposition ont fait l’objet d’une réflexion. « Le paysage sera évolutif », confirme David Aernouts. Au fil des saisons, certaines feuilles changeront de couleur, au cœur de l’hiver, les épineux resteront verts… « Des ouvertures permettront de voir les différentes animations accueillies par le parc depuis la route », ajoute Jacques Obert, chef du chantier.

Au fil des ans, le parc est devenu un point clé. En plus d’être une entrée de ville, il est très fréquenté et est devenu un véritable « enjeu touristique », souligne Barbara Bailleul, adjointe au Cadre de vie. Dans cette optique, du mélange fleuri sera semé au printemps, histoire d’inciter les promeneurs à la détente. Ils pourront, pourquoi pas, prendre le temps d’observer les nouveaux habitants des lieux. « L’oiseau est comme l’humain, il a besoin de visiter plusieurs maisons avant de choisir la sienne », explique David Aernouts. La ville compte sur la multiplication des variétés d’arbres et la plantation, dès la semaine prochaine, de tronçons de haie champêtre pour séduire de nouveaux animaux. Si pour l’instant le parc est « le deuxième foyer ornithologique du Nord – Pas-de-Calais, c’est grâce aux anciens boisements ».

La création en bout de parcelle d’une prairie humide devrait également participer au développement de la faune et de la flore. « Le terrain a été renivelé. Un léger dévers permet d’éviter les remontées d’eau et de préserver les arbres. » L’eau sera naturellement drainée jusqu’à ce que la nature transforme le site en prairie humide.

 

180000€ pour débuter

Les travaux de reboisement en cours, dans le parc d’agglomération du Fort-Louis ne sont qu’un début. Logique, car ses peupliers ont le même âge. La parcelle voisine fera elle aussi l’objet d’une replantation. De l’autre côté du parc, rue du Fort-Louis, l’heure est pour l’instant à l’élagage.

Mais David Aernouts, le responsable du pôle environnement et développement durable, est formel : « Il faudra aussi replanter ». Jusqu’à la semaine dernière, les peupliers représentaient 60 % du bois, d’où l’importance des travaux à engager. Ceux en cours coûtent « 180 000 € hors taxes. 50 % sont pris en charge par la communauté urbaine de Dunkerque », chiffre Barbara Bailleul, l’élue en charge du Cadre de vie.

La belle taille des arbres replantés rend l’exercice plus compliqué. « Avec la motte de terre, ils pèsent entre deux et trois tonnes », estime David Aernouts.

Toutes la semaine dernière, des groupes de scolaires ont pu découvrir le chantier. Des visites étaient organisées dans le cadre de La Semaine de l’arbre, une opération nationale destinée à rendre les mentalités plus vertes.

 

 

Article de la Voix du Nord du 30 novembre 2014

Photo : Agir pour l’avenir

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