« Pour la première fois en France, depuis la troisième République », les maires de tous bords descendront dans la rue samedi, unis derrière un mot d’ordre national. David Bailleul, maire de Coudekerque-Branche, sera à Lille.
Vous serez à Lille samedi. Pourquoi ?
« Pour la première fois en France depuis la troisième République, les maires manifesteront derrière un mot d’ordre national contre la baisse des dotations de l’État. Ceux qui sont descendus dans la rue pour ou contre le mariage pour tous l’ont fait à titre privé. Là, le mouvement est lancé par François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF), sans clivage politique, parce que ces baisses font beaucoup de mal à l’emploi. Selon l’AMF, les investissements publics réalisés par les mairies ont diminué en moyenne de 25 % cette année. Si ça continue, 66 % des communes françaises seront dans le rouge en 2017 et quelque 50 % dans le Dunkerquois. »
Cette moyenne vaut-elle pour Coudekerque-Branche ?
« Cette année est un peu différente pour nous, en raison du gros chantier de la rue des Forts. En 2015, Coudekerque-Branche a perdu 500 000 € de dotations pures mais 1 million si l’on ajoute le fonds de péréquation. Si rien ne change, en 2016 et en 2017, nous perdrons plus. Je suis très inquiet pour les années à venir. Cette situation n’est pas tenable. »
Comment allez-vous faire face ?
« Il y a deux manières de faire face à cette ponction : soit diminuer les investissements, soit réduire les services publics. Cette année, Roubaix fait payer les activités périscolaires, Béthune a fermé son théâtre, Dunkerque a réduit ses subventions aux associations… Contrairement à l’État, les maires sont obligés de présenter des budgets équilibrés. »
Vous avez écrit une lettre au Premier ministre. Que lui avez-vous dit ?
Nous avons réfléchi avec d’autres maires. Nous lui proposons d’imposer les sociétés du CAC 40 au même taux que les PME. Il est de 30 % contre 11 % pour les entreprises cotées en bourse. Cette mesure permettrait de collecter 25 milliards. Nous sommes sollicités par le ministre de l’Intérieur pour trouver des solutions pour les migrants. Pourquoi ne pourrions-nous pas en trouver pour la baisse des dotations de l’État ? »
Vous incitez aussi les autres maires à aller à Lille.
« J’ai écrit aux maires du Dunkerquois pour qu’ils soient devant la préfecture à Lille à 10 h, le samedi 19 septembre. Et l’après-midi, nous reviendrons tracter dans nos communes. L’AMF a préparé des kits ! »
